Florilège de la randonnée dans les Calanques

J'ai voulu rédiger, à l'attention de mes amis randonneurs et des leurs, une sélection des dix plus belles balades dans les Calanques de Marseille - et non pas de Cassis comme les touristes s'en laissent accroire. Mon premier réflexe fut de l'appeler « le top ten », mais cette formulation post moderne me rendrait suspect de laisser-aller devant les faiblesses langagières de notre époque. Aussi ai-je adopté un titre aux senteurs surannées qui fait bon ménage avec les Calanques éternelles.

Qu'y a-t-il dans ce florilège ? Il y a tant de chemins sur la carte des Calanques, qu'il faut les avoir beaucoup fréquentées pour bien choisir un itinéraire. Ma préférence va aux balades en boucle, qui évitent les mouvements de voiture, et qui ne repassent pas par les mêmes points. C'est presque toujours possible, sauf au départ de la Gineste où il y a environ une demi-heure à double sens. Donc ce recueil est constitué de dix balades en boucle qui permettent d'enchaîner tous les plus beaux sites situés entre Marseille et Cassis.

Elles font connaître les points de départ, les vallons, les points de vue, les parcours de crêtes, les meilleurs emplacements de pique-nique, car il y a toujours un pique-nique dans une randonnée. Je signale les embranchements à ne pas rater, les bifurcations traîtresses, les pas d'escalade qui ne sont pas toujours équipés de chaînes et les dénivelés des grandes montées. J'indique aussi des variantes qui, suivant le temps qui menace ou qui vous reste, permettront d'allonger ou de raccourcir la balade. Les durées indiquées correspondent au temps de marche ; il faut donc rajouter ce qui est nécessaire aux pauses, aux photos et aux bavardages.

Après avoir parcouru ces sentiers, vous pourrez recomposer vos sites préférés dans d'autres itinéraires, comme le font les assidus depuis des générations. Vous pourrez conseiller, à votre tour, vos amis pour les dix plus belles randonnées des Calanques de Marseille (qu'on se le dise).

Les points de départ

Randonneurs expérimentés, marseillais d'origine, vous savez bien où sont ces départs et je ne vais pas vous expliquer comment monter la Gineste, non plus comment aller à Callelongue. Mais pour les estrangers de la ville, il faut bien situer les lieux. Je les énumère d'ouest en est en suivant la côte ; c'est également l'ordre des balades.

Le Mont Rose ou la Madrague de Montredon

C'est tout simple, il suffit de suivre le bord de mer, après la Corniche et la statue du David, jusqu'à la plage et le port de Pointe Rouge. Au feu, il y a une route qui descend vers l'entrée du port et une station service bien visible ; il est plus simple de ne pas l'emprunter et de prendre l'autre, tout droit qui traverse une zone urbanisée des deux cotés. On passe devant une barre d'HLM, face à la mer, avant d'arriver à un point bas, terminus du bus numéro 19 qui vient de la place Castellane. Là débutent les collines. Celle de droite, munie d'une rampe d'accès carrossable, est occupée par un centre de télécommunications marines ; c'est le Mont Rose. En face partent les chemins pour les calanques.

Callelongue

De l'esplanade au pied du Mont Rose, la route continue en laissant sur la droite la calanque de Samena. La route, bordée de blockhaus réaménagés, longe le bord de mer et arrive aux Goudes. Encore un petit port que l'on laisse sur la droite. La route emprunte quelques lacets, débouche sur la mer face à l'Ile Maire et redescend sur le village de Callelongue. Il vaut mieux se garer avant, le long de la route, car le petit parking, au fond du village est vite saturé. Il vaut néanmoins le coup d'oeil pour voir la suite des cabanons et son terrain de boules qui n'ont pratiquement pas changé depuis la guerre. On peut également venir en bus, par une navette qui part de la Madrague de Montredon.

Le col de Sormiou

C'est sur la route qui mène à la calanque de Sormiou. Si l'on suit la Corniche, on arrive «au David», pale version marseillaise du chef d'oeuvre de Michel-Ange. Tout droit, en suivant la mer, on longe Détritus beach une plage au nom évocateur réservée aux véliplanchistes vaccinés et on prend, après le champ de course, la première à gauche à un rond point étriqué. On traverse tout droit le rond point suivant et l'on remonte l'avenue de Hambourg qui traverse le quartier neuf de Bonneveine. Tout en haut, c'est encore tout droit, on passe devant Décathlon et l'on arrive à La Cayolle, emplacement d'un ancien camp de harkis, aujourd'hui reconstruit sous forme de pimpantes HLM habitées par les Bagdads. Toujours tout droit, on laisse sur la droite la station d'épuration, où il n'est pas conseillé de se garer, malgré les emplacements bien dessinés et le panneau de sens interdit qui barre la petite route très raide qui mène à Sormiou. Elle est signalée interdite à la circulation, mais à l'autre extrémité, il y a un parking payant pour ceux qui veulent se baigner sur l'une des rares plages de sable naturel de Marseille ou pour ceux qui veulent manger dans un des deux restaurants de la Calanque. Je conseillerais de se garer juste avant le col ; au sommet il y a bien un petit terre plein, mais il est souvent complet et il est plus facile de faire demi-tour avant le col qu'après.

Le col de Morgiou

Il faut d'abord atteindre l'église de Mazargue. Pour cela on va, par le Bd. Michelet, jusqu'à cette obélisque ridicule qui est là pour rappeler aux marseillais qu'ils ont refusé celle qui marque l'entrée du Temple de Louxor. Elle est seule car sa jumelle orne la place de la Concorde à Paris. Le prix du transport a été jugé trop cher ; tant mieux pour les égyptiens. On pénètre dans Mazargue par l'avenue transversale et, au bout, on tourne à gauche pour arriver à l'église. Il faut la contourner par la droite et passer devant la prison des Baumettes, facilement reconnaissable. Pour profiter d'une liberté que les pensionnaires n'ont pas, l'idéal est de monter jusqu'au col. Mais il n'y a de place que pour une petite dizaine de voitures et il est souvent plus pratique de se garer là où ça commence à monter.

Luminy

A la sortie de Marseille, sur la route de Cassis, il y a un gros rond point paysager avec des rochers artificiels très ressemblants. La route sur la droite, en prenant après un kilomètre l'embranchement de gauche, va jusqu'à Luminy. C'est un vaste parking bordé sur la gauche par la Faculté des Sciences, puis la cité universitaire, et sur la droite, une résidence étudiante puis l'Ecole des Beaux Arts et d'Architecture. On peut atteindre Luminy par les autobus n° 21 ou 24, ou le Jet bus qui vient directement de la station de métro Rond Point du Prado.

La Gineste

C'est le col entre Marseille et Cassis. Après avoir laissé la route de Luminy sur la droite, on monte jusq'à Vaufrèges remarquable par un grand virage sur la droite en épingle à cheveux. Sur la gauche on laisse une impressionnante paroi qui, curieusement, s'appelle la Muraille de Chine. Du virage, il reste cinq kilomètres. Les marseillais considèrent ce col comme raide, mais le tour de France, quand il passe par là, le classe en quatrième catégorie, c'est à dire juste avant le plat. Les adorateurs du demi marathon, qui font Marseille Cassis en courant, n'ont certainement pas la même opinion. Au sommet il y a un parking sur la gauche avec un tout petit bâtiment très laid, autrefois utilisé par la croix-rouge ; le sentier part d'en face.

La Gardiole

Depuis Marseille, il faut passer le col de la Gineste, redescendre sur Cassis et quand la route devient horizontale, sur la gauche il y a l'entrée du camp militaire de Carpiagne. Juste en face, une petite route goudronnée descend dans un vallon ombragé et remonte jusq'au parking. Il y a trois directions carrossables :
- tout droit jusqu'à la maison forestière de la Gardiole, goudronnée sur 500 mètres mais réservée au garde forestier ; c'est le chemin classique qui mène à la calanque d'En Vau ;
- à gauche vers l'auberge de jeunesse de la Fontasse ; on peut continuer en voiture sur deux kilomètres, mais gare au bris de vitre ;
- le chemin qui monte sur la droite depuis le fond du parking conduit au sommet du Puget

Port Miou

C'est la calanque la plus proche de Cassis. Très profonde, elle est aménagée en port de plaisance. Cassis est en contrebas de la route qui vient de la Gineste. Cinq cent mètres avant la descente classique sur le village, au feux rouge, sur la droite est signalé l'embranchement pour les calanques et la presqu'île. Il suffit de suivre les panneaux, surtout le dernier qui indique la presqu'île, d'où l'on a un superbe point de vue sur l'entrée de la calanque, mais c'est la direction qu'il ne faut pas prendre. Il faut partir du fond de la calanque, où il y a un parking « molto affolato » surtout le Dimanche.

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Choix de Randonnées :

Randonnée N°1 : Le sommet de Marseille-Veyre depuis le Mont Rose

Vue grandiose sur la ville, les îles et le sud de la rade de Marseille, 3 heures 30

On part du Mont Rose et de son terrain de boule qui surplombe légèrement la route. C'est un sentier multicolore, balisé à la fois pour le GR de la traversée des calanques, pour un tracé marron, un tracé noir, etc. Celui que l'on suit jusqu'au sommet est marqué bleu. Il y en a pour quatre cent mètres de dénivelé ; il faut donc prévoir une montée d'une petite heure et demi.

Le tracé bleu se sépare des autres assez rapidement pour rester, le long de l'arête, du coté nord. Il y a donc pas mal de passages à l'ombre, surtout au début. Si l'on préfère monter au soleil, ou s'il y a du Mistral, on suivra le tracé marron qui reste en versant sud. Il revient croiser le bleu plus haut sur la crête. A cet endroit là, il faut descendre une dizaine de mètres en passant dans le versant nord. Le passage, sans grande difficulté, est équipé d'un câble métallique qui peut faciliter la descente. On arrive alors au col des Chèvres, carrefour où l'on a une vue plongeante, versant nord, sur le vallon des Aiguilles. De là, on continue devant soi le chemin bleu qui monte progressivement jusqu'au sommet de Marseilleveyre. C'est le point le plus haut de cette zone des calanques. Si l'air n'est pas trop chargé d'humidité, la vue sur la ville, la rade et les Goudes est prodigieuse.

De nombreux groupes y pique-niquent et l'endroit est souvent bruyant. Les amateurs de calme iront sur le sommet juste en face, la Tête de la Mounine. Le panorama sur la mer est aussi beau et la tranquillité assurée ; on a même une vue plongeante sur la Pointe Callot que l'on n'a pas depuis Marseilleveyre. Il suffit de descendre vers la mer par le sentier vert-rouge et quand ils se séparent, on monte par un bon chemin tranquille sur ce beau baou tout rond. Le tout prend dix minutes. La face sud-est est abrupte et, en s'approchant du bord, on peut voir du dessus la fameuse écaille, dans la voie du même nom, sur laquelle il faut monter ; bonjour l'ambiance. On voit très bien du dessus qu'elle est détachée de la paroi et qu'elle est seulement posée en équilibre.

Au retour on revient à l'embranchement vert-rouge pour suivre le tracé rouge qui part plein ouest à l'horizontal. Après cinq cent mètres, il descend dans le vallon du Mougranier ; c'est là qu'il faut le quitter pour rester à l'horizontal. Après un court passage bien tracé, mais sans marque, on rejoint le tracé bleu de montée que l'on suit jusqu'au col des Chèvres. De là on prend sur la gauche un chemin marqué jaune très bien signalé. Il évite de descendre vers Callelongue et les Goudes et offre de magnifiques points de vue sur tout le littoral. Au passage de la crête qui vient de la Tête du Trou du Chat, n'hésitez pas à lui rendre une petite visite ; c'est un détour de cinq minutes à l'horizontal qui vous amène en face de la falaise ouest du Crêt de Saint Michel ; vue imprenable.

Peu après le chemin change de versant et passe au nord-ouest. On suit le sentier sur l'arête jusqu'à la bifurcation avec un tracé pointillé noir. Il permet de gagner une petite demi-heure et surtout d'éviter la remontée au col de Brès. Très vite ces pointillés indiquent un passage sur la gauche pour descendre de la tête rocheuse sur laquelle on se trouve. On arrive au col d'où l'on prend sur la droite le sentier de grande randonnée, dit sentier du Président (certes, mais de quoi ?). Par de jolis contournements de vallons, il recoupe la trace de montée et rejoint la Madrague de Montredon, point de départ de la balade.

Si dans la descente, on a continué trop longtemps sur le tracé rouge, on descend en direction des Goudes. Pour éviter une chute de rochers d'une dizaine de mètres, on est obligé de remonter sur la droite. C'est à cet endroit qu'il faut continuer sur le sentier rouge qui passe sous la Tête du Trou du Chat, rocher qui forme un imposant toit. Peu après le fortin des Goudes, le chemin oblique vers le nord et rejoint le GR. Après être remonté, sur une centaine de mètres, jusqu'au au col des Brès, on retrouve le sentier du Président.

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Randonnée N°2 : Le sommet de Marseille-Veyre depuis Callelongue

Vue grandiose sur la ville, les îles et le sud de la rade de Marseille, 4 heures

A Callelongue, traversez le village en partant vers l'intérieur des terres. Après 200 mètres, un sentier bien marqué monte sur la droite vers le Rocher des Goudes. C'est là qu'a été inventée l'escalade artificielle, dans laquelle on progresse grâce aux pitons que l'on plante dans les fissures. De nos jours, gloire au libre. Mais cette escalade n'est aujourd'hui réalisable qu'à l'aide d'équipements qui ont progressé grâce à l'escalade artificielle. On passe d'abord au pied de la face nord du rocher des Goudes, en direction du Crêt de Saint Michel reconnaissable à de vastes grottes sur la gauche à sa base. Entre les deux, une tranche de calcaire blanc mérite bien son nom, les Lames. Sous le rocher de Saint Michel, on monte tout droit pour passer, en suivant sur la droite une petite corniche, par une étrange lucarne bordée par les Lames ; c'est le Pas de la Demi-Lune.

En changeant de versant, on change de monde, puisque dans celui-ci, pour peu qu'on soit monté par fort Mistral, il n'y a plus de vent. Si l'on est parti le matin, c'est à dire à l'ombre, on se retrouve en plein soleil. De l'autre coté on voyait le village des Goudes ; de celui-ci on ne voit plus que la mer et les îles. Si l'on ne veut faire qu'une demi-heure de marche, c'est là qu'il faut venir pour voir ce que sont les Calanques, surtout s'il y a du Mistral. D'ailleurs, ces jours là, il y a foule de grimpeurs car c'est une des rares parois parfaitement abritée.

Passé le pas de la demi-lune, on repart vers la gauche, mais il faut descendre si lon ne veut pas crapahuter dans des pentes incertaines (mais sans danger). On retrouve le sentier jaune qui vient du sémaphore au dessus de Callelongue et qui passe sous la face sud-est de rocher de Saint Michel. A son extrémité est, il faut abandonner le chemin horizontal, qui part vers la droite au col de la Galinette, pour monter vers le nord jusqu'au sommet de Marseille-Veyre ; compter une heure pour l'atteindre. La vue ne peut vous décevoir et c'est bien sûr l'endroit du casse-croûte. De petits rochers offrent même un abri partiel au vent.

Pour revenir à Callelongue, on empruntera un sentier marqué rouge. Il faut suivre les marques, même quand elles indiquent une remontée sur la droite, faute de se retrouver au bord d'un précipice - et d'avoir à remonter plus encore. On laisse sur sa droite la Tête du Trou du Chat, au toit très marqué qui a longtemps servi d'école pour la traversée de toits assis dans les étriers, avant de redescendre au fond du vallon par des rochers raides aux prises patinées mais très bien creusées. C'est l'Escalier des géants qui conduit à proximité de « l'alpinodrome », un cirque rocheux miniature, concentré de difficultés d'escalade puis, par un large sentier plat, au hameau de Callelongue.

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Randonnée N°3 : Le sentier du littoral

Face aux îles, plusieurs emplacements de bain ; un bar restaurant ; 3 h.

C'est le sentier le plus facile des calanques, aussi l'ai-je gardé pour le retour. On part de Callelongue, au ras du port, droit sur le sémaphore en laissant sur sa droite le sentier du littoral par lequel on reviendra. Ce sentier, marqué jaune, monte directement jusqu'à la crête que l'on atteint en un petit quart d'heure. Passé le sémaphore, le sentier reste à mi-pente pour contourner largement le rocher des Goudes et les Lames par le sud. On passe bien au dessous du pas de la demi-lune et du rocher de Saint Michel. Mais regardez quand même, ce serait étonnant qu'il n'y ait pas quelques cordées dans la Rectiligne, le toit de Garrigou, la voie du S ou la directe 52. Le sentier jaune continue, plus ou moins à l'horizontale, jusqu'à rejoindre les parois au niveau d'une petite grotte.

On continue vers le col de la Galinette en laissant sur sa gauche la Tête de la Mounine et sa célèbre voie de l'Ecaille, sur laquelle il faut monter, alors qu'elle est simplement posée en équilibre. Puis c'est la Pointe Callot à contourner par la droite. On remonte pour gagner la crête au col de la Selle, en une heure depuis le sémaphore. On tombe alors sur la ville dont on entend le grondement. De là il suffirait de suivre le tracé bleu sur sa gauche pour gagner le sommet de Marseille-Veyre ou de descendre en face pour rejoindre la campagne Pastrée. On prend ce même sentier bleu vers la droite, c'est à dire vers l'est, pour remonter au plan de Coulon. Le plateau s'élargit et on marche sud-est en direction de la Candelle que l'on voit au loin. Presque au sommet, on prend un sentier vert qui semble nous faire revenir sur nos pas. Il laisse sur sa gauche le cirque des Walkyris et nous amène en haut du sentier abrupte qui descend sur la calanque du Podestat. Il passe par un vallon que l'on abandonne rapidement pour gagner un petit col sur la gauche. Il se trouve au pied des arêtes du Général et l'on découvre la calanque du Podestat en contre bas. On prend au mieux dans les pentes raides et les éboulis ; ce sont les derniers qui sont encore praticables.

Le Podestat est un lieu de baignade classique mais la qualité de l'eau dépend de la direction du vent ; le vent d'est rabat les déchets qui sortent du collecteur de Cortiou. A défaut de baignade, comme il ne reste plus que du facile, c'est un bon emplacement pour déjeuner. On peut lui préférer la calanque de Marseilleveyre que l'on rejoint par le sentier noir du littoral qui est aussi balisé GR ; il s'y trouve un restaurant bar, ravitaillé par bateau. Là, la baignade est classique, encore que l'eau reste tout aussi incertaine, même depuis la mise en fonctionnement de la station d'épuration. En poursuivant le sentier du littoral, on passe par la calanque de la Mounine et très vite, après une petite remontée sur le chemin le plus patiné des Calanques, sur celle de Callelongue. Au café restaurant, ne manquez pas de visiter les peintures murales à l'intérieur ; elles expriment toute la sauvagerie et la douceur de vivre de l'endroit avant guerre. Du Podestat à Callelongue, il faut compter trois quarts d'heure.

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Randonnée N° 4 : Le cirque des Walkyries

3-4 heures, plein sud, boisée, conseillée par grand mistral

On part du Col de Sormiou, que l'on atteint en quelques lacets après avoir dépassé la station d'épuration de la ville. Face à la mer, il faut prendre, sur la droite, le chemin très bien balisé - bleu, noir et grande randonnée. Il monte en un quart d'heure au pas de Cortiou que l'on franchit pour être immédiatement à l'abri du vent. On se trouve au dessus de la calanque de Cortiou, où sort le collecteur des eaux usées de Marseille. Suivant le vent, le flux part vers l'est ou vers l'ouest, direction facilement détectable grâce à la coloration des flots. Par vent d'est ou en l'absence de vent, des odeurs désagréables montent jusqu'aux crêtes, ce qui laisse à penser que la station n'épure pas grand chose. Les jours sans mistal, il est préférable de se promener ailleurs. Du pas de Cortiou, prendre un chemin sur la droite qui mène rapidement à une bifurcation. Il faut alors descendre par le sentier vert sur la gauche. C'est une superbe descente au dessus de la mer jusqu'à la calanque de la Melette, bien reconnaissable à son îlot. Les cailloux descendent doucement à la mer et c'est le point où il est le plus facile de se baigner, si l'eau vous parait claire.

De là, on continue en remontant légèrement jusqu'au pied de falaises bordées de grands pins. C'est une des meilleures places pour déjeuner, mais je conseille de poursuivre pendant un quart d'heure encore jusqu'à un endroit moins fréquenté et au bord de l'eau. En effet, avant de remonter dans la falaise, le sentier propose de redescendre à la calanque de l'Escu. C'est un cul de sac où l'on trouve de gros blocs effondrés dans la mer, des grottes naturelles et même une ancienne construction autour d'un réservoir abandonné. Bien à l'abri du vent, ou alors les pieds dans l'eau, c'est l'emplacement idéal pour le pique-nique.

On revient sur ses pas pour retrouver le pied de la falaise, qui s'escalade d'autant plus facilement qu’il y a une grosse chaîne en place qui suit la fissure. Il n'y a pas vraiment de difficultés, mais les petits enfants et les personnes agées qui voudraient renoncer peuvent toujours repartir par où ils sont venus. Sinon, on grimpe une dizaine de mètres de plus en plus facilement, jusqu'à un grand pin. Là, le sentier part à l'horizontal sur la gauche et redescend progressivement jusqu'à la mer. Sur une dizaine de mètres, une main courante horizontale vient rassurer ceux qui trouveraient le passage étroit. Un dernier ressaut, au dessus du point le plus bas du petit cirque rocheux, permet de rejoindre un petit col qui domine la calanque du Podestat. Bien qu'on puisse éviter le détour, il faut y aller.

Variante 1
De ce petit col un sentier noir remonte régulièrement jusqu'au pas de Cortiou en traversant le cirque des Walkyries. La montée est progressive ; on redécouvre de plus en plus de mer au fur et à mesure que les parois se rapprochent. Les afficionados reconnaîtront la Bougie, sorte de pilier accolé à la paroi, et qui n'a jamais eu bonne réputation à cause de la qualité médiocre du caillou et de l'exposition. Sous les falaises de la Melette, on repasse à l'embranchement du chemin de descente, puis au pas de Cortiou, avant de redescendre au col de Sormiou où l'on retrouve sa voiture (en général).

Variante 2
Du sentier horizontal qui contourne la calanque du Podestat, on prend une sorte d'éboulis qui remonte, sur près de 400 mètres de dénivelé, jusqu'au Plan de Coulon. Au départ, le sentier vert n'est pas évident. Plutôt pénible au début, il va en s'améliorant sur la fin. On arrive aux Arêtes du Général, une paire de piliers pas très raides à main droite qui marque la fin de l'ascension. Le sentier bifurque sur la droite et conduit au dessus des falaises de la Melette, donc 100 bons mètres plus haut que l'autre variante. Du Plan de Coulon on suit le bord des crêtes, magnifique, jusqu'à redescendre au pas de Cortiou puis au point de départ. Il faut compter une petite heure de plus.

Si l'on choisit dès le départ de suivre cette variante, il est préférable de faire la boucle dans l'autre sens et donc de monter après le pas de Cortiou vers le plan de Coulon (tracé bleu), puis, après avoir contourné en le surplombant le cirque des Walkyries, de prendre vers la gauche le sentier vert qui descend à la calanque du Podestat. On ne confondra pas cette descente avec celle qui revient dans le cirque de Walkyries. Ce chemin, tracé en marron, nécessite à la descente un peu de pratique de l'escalade, l'équipement en place ayant été cassé par de stupides grimpeurs « qui s'en croient au dessus des autres » comme aurait dit Raimu.

Variante 3
On peut continuer le long du littoral jusqu'à la calanque de Marseilleveyre, et même y prendre un petit café (buvable, mais sans plus). De là, on pique vers l'intérieur pour remonter le vallon de Malvallon marqué vert. Pendant une demi heure, il est tout plat, jusqu'à une bifurcation. On prend alors sur la droite la branche jaune qui passe sous une triple arche naturelle. Là commence la partie pénible, sur une centaine de mètres. Il en reste tout autant pour gagner, plus aisément, la crête. On arrive au sommet de l'Homme Mort qui domine tout Marseille. Il ne reste plus qu'à prendre le sentier bleu sur sa droite qui passe au Plan de Coulon avant de redescendre sur l'arête qui mène au Pas de Cortiou puis au col de Sormiou. Un peu plus longue que la variante numéro 2, comptez une demi heure de plus, elle est moins raide et plutôt recommandable.

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Randonnée N° 5 : Le cap Morgiou

Parcours de crêtes ; passage au port de Morgiou. 3 heures et demi

Du col de Morgiou il faut piquer vers la mer, transversalement à la route, sur un sentier marqué bleu. C'est une ligne de crêtes qui, au point le plus haut, laisse à main droite le Baou Rond qui domine Morgiou et à main gauche un sentier qui descend à la calanque de Sormiou. Le sentier bleu lui, suit les crêtes et descend lentement, entre Sormiou et Morgiou, jusqu'à un point selle. De là, on remonte tout droit vers l'extrémité du Cap Morgiou. Après avoir traversé un fortin, construit sous Napoléon pour contrer un blocus anglais, on contourne la stupéfiante calanque de la Triperie pour atteindre l'extrémité du cap. Face au large ; c'est le nom de la voie qui traverse la paroi sud-est à mi hauteur entre la mer et le plateau. Sous le vent des secteurs ouest à nord, à l'abri de petits murets, face au soleil et à la mer, c'est la place idéale pour pique-niquer.

Au retour, on traverse à nouveau cette presqu'île jusqu'au col pour prendre à droite le tracé noir qui descend à la calanque de Morgiou. On passe sous le dièdre du Renard, bien reconnaissable à sa forme de livre ouvert. La fissure du plan droit est due à une coulée d'aragonite. On arrive par le port au village de Morgiou avec son café-restaurant en terrasse. De là on peut remonter au col par la route goudronnée en coupant les virages. Par grande chaleur, on peut prendre un sentier qui passe sous la paroi de Morgiou à main gauche ; cette dernière propage son ombre jusque sur le chemin avant qu'il ne rejoigne les crêtes au niveau du Baou Rond ; on reviendra alors au col par le sentier de départ.

Mais il est bien plus beau de suivre le trajet sur l'autre rive du Vallon de Morgiou. Du fond du terre plein où sont tirés les bateaux, un chemin au départ peu évident, entre les maisons sur la droite, permet de remonter tout droit sous la Paroi Noire. Après une demi heure de montée raide, on contourne la falaise par la gauche pour atteindre un col qui donne accès au domaine de Luminy. Pour revenir au col de Morgiou, il faut suivre la bordure des crêtes qui devient rapidement un sentier carrossable, marqué orange. Il continue de monter pour atteindre le Mont Luminy. De là, on descend vers un pylône électrique et, toujours par un chemin carrossable, on revient presque sur ses pas pour regagner le col de Morgiou puis le parking à ses pieds si l'on est garé plus bas.

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Randonnée N°6 : De Sugiton au pied du Socle puis de la Candelle

Le départ est à Luminy. En laissant la faculté des Sciences à main gauche, l'Ecole d'Architecture à droite, on continue tout droit sur l'autoroute de la promenade digestive des dimanches après-midi. Mieux vaut éviter ce départ aux heures de pointes c'est à dire le Samedi, le Dimanche et les jours de fêtes ou de grèves.

En quinze-vingt minutes on est déjà au coeur des Calanques, au col de Sugiton, c'est pourquoi ce départ est si prisé. Signalons sur la droite un large chemin qui mène au Belvédère, sur la crête des Escrampons, prolongement de l'Aiguille de Sugiton. Il permet de jeter un oeil dans la calanque de Morgiou et dans celle de Sugiton. En moins d'une demi-heure de marche depuis Luminy, c'est la plus belle balade « à plat » des Calanques et le minimum obligé pour les apercevoir. Autrement, depuis le col de Sugiton, on descend lentement sur la gauche, en longeant de petites parois très prisées des forts grimpeurs ; c'est un très large sentier qui passe devant une bergerie en ruine et qui mène jusqu'au Socle, nom donné à la haute paroi qui soutient celle de la Candelle.

A la sortie d'un large virage sur la gauche, qui passe sous des falaises surplombantes, on croise le GR de la traversée des calanques. Tout droit on rejoint directement le Socle ; il suffit de se laisser descendre jusqu'à croiser un couloir raide qui vient du Candelon qui lui a donné son nom. Sur la gauche, avec des marques jaunes et vertes, le sentier monte vers col de la Candelle ; on reviendra par là. Sur la droite, le chemin de grande randonnée, descend vers la calanque de Sugiton ; c'est celui qu'il faut suivre.

Le sentier passe au ras de la paroi des Toits, terrain d'entraînement idéal pour l'escalade libre de haute difficulté. Il passe par une brèche qui permet de découvrir brusquement la calanque; une courte corde, qui sert de main courante aux enfants, est en place. Une variante permet, du col de Sugiton, de descendre directement vers la calanque. Le sentier part légèrement sur la droite du col, et descend tout droit, par un chemin plongeant où l'on a cimenté quelques marches. Il rejoint rapidement une route du feu qui passe entre la paroi des Toits et l'aiguille de Sugiton. Si l'on effectue la boucle dans l'autre sens, il vaut mieux remonter par cette route, moins raide. Du parking à la calanque il faut compter une demi heure, surtout à la descente ; en remontant par grand soleil, prévoir un quart d'heure supplémentaire.

Le GR conseillé et cette route se rejoignent sur une terrasse aménagée à l'ombre d'un grand pin. On continue le long de sombres parois pour arriver au dessus de la mer, face à un îlot dont le nom, le Torpilleur, évoque vaguement un sous-marin semi immergé ; je pencherais plutôt pour un dinosaure qui prend son bain. Il faut descendre sur la droite, face à la plage de Sugiton, avant de suivre le bord de mer vers la gauche. On arrive les pieds dans l'eau pour passer entre les « culs-nus », comme on disait du temps où le nudisme évoquait la lubricité. Cet endroit sauvage s'est toujours appelé les Pierres-Tombées et, passé les culs-nus, on parcourt un amoncellement de blocs sur quelques centaines de mètres. A hauteur du plus gros bloc immergé, appelé le Tonneau, on longe encore un peu le bord de mer pour trouver un sentier, très raide mais bien marqué. Si l'on remonte avant, la montée est encore plus raide, la trace moins évidente et les passages ne sont pas tous bons. On ne peut manquer d'arriver sur le sage sentier qui vient du col de Sugiton, au niveau d'un grand pin. Cette remontée raide fait 100 mètres de dénivelé et, depuis la calanque, il faut compter une bonne demi-heure.

On prend alors le sentier horizontal sur la droite et, peu après, on croise le couloir du Candelon qui vient de la Candelle. Il aboutit à la Tour de Pise, gros bloc détaché qui marque le début du Socle ; vue du ras de la paroi, elle a effectivement un air penché. On longe de hautes falaises de plus de 150 mètres, sillonnées de voies d'escalades parmi les plus classiques - la Civa, le Temple, les Dalles grises, la Grande Tour de la Lèque, l'Igloo, les Hommes volants. Le chemin descend lentement vers la Lèque et débouche dans un grand vallon, le Val Vierge. On peut s'y baigner et c'est là qu'il faut pique-niquer, sur un bloc au bord de l'eau. On se trouve face à l'Oeil de Verre, une cavité remarquable dans la paroi qui plonge dans l'eau.

Maintenant il faut remonter le Val Vierge sur sa moitié environ. Il est coincé entre la Candelle, large mur haut de 100 mètres placé sur la gauche et la Concave, une grande paroi marron de 200 mètres dont la forme a décidé du nom. Il faut partir sur la droite, par un sentier rouge qui permet de contourner un mur de mauvaises terres que l'on voit bien depuis le bord de mer. Arrivé au niveau du pied des falaises, alors qu'un sentier horizontal part sur la droite vers les corniches Parretti, on prend sur la gauche le sentier des Corniches du CAF qui se dirige vers la Candelle. Il est marqué noir, sans qu'il faille accorder trop de sens à cette distinction. Il y a quelques pas d'escalade, c'est à dire qu'il faut sortir les mains des poches à trois reprises. Une première fois pour contourner une arête : bonnes prises de mains et garder les pieds bien en bas ; une seconde fois au pied d'un muret d'où l'on s'échappe vers le droite (c'est plus facile en montant qu'en redescendant) ; une troisième fois dans une fissure cheminée sans difficultés. Ce sentier permet de monter jusqu'au le pied de la Candelle, l'un des temples de l'escalade marseillaise. On la découvre telle un mur et le sentier progresse constamment vers la gauche. Prévoir une heure de remontée depuis le bord de mer.

A l'ouest de la paroi, alors que l'on se trouve sous l'arête de Marseille qui mène au sommet par une voie très aérienne, donc très élégante, on descend dans le couloir du Candelon. De là on voit en contrebas une brèche bien marquée qui permet de s'échapper du Couloir ; c'est ce qu'il faut faire. Il faut continuer à descendre une cinquantaine de mètres pour prendre, sur sa droite, un sentier qui passe sous une autre falaise, la Cathédrale. Après, le chemin plus ou moins horizontal rejoint le GR qui vient du col de la Candelle. Il suffit alors de se laisser descendre sur le col de Sugiton, d'où l'autoroute pour piéton ramène au parking de Luminy, en une grosse demi-heure depuis la traversée du couloir du Candelon.

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Randonnée N°7 : Le tour de la Candelle

4 heures : Balade sur les sommets. La mer vue d'en haut

Départ depuis le col de la Gineste. Le chemin monte gentiment sur le Pain de Sucre, au nom bien exagéré quand on connaît celui de Rio. C'est le passage obligé depuis ce point de départ. On redescend de suite sur le col Ricard. Là, passe un large sentier carrossable : sur la gauche il mène au puits de Cancel, d'où l'on reviendra. Sur la droite il porte le joli nom de « sentier du centaure » ; c'est celui que l'on emprunte.

Ce sentier contourne par la droite les falaises qui dominent le campus de Luminy. Quand on est au dessus de la fac, un peu avant une grosse aiguille à peine dégagée du Mont Puget, on trouve un petit sentier bien marqué sur la gauche qui part vers la falaise. Il passe derrière l'aiguille Guillemin, grâce à un sentier raide mais sans difficulté, et offre des points de vue vertigineux. Il débouche sur un vaste plateau de cailloux. De là, on suit un sentier horizontal, bien empierré. Si l'on veut gagner le vrai sommet du Puget, le point le plus haut des calanques (563,6 mètres), il faut le quitter très vite et prendre en pente douce sur la droite. Autrement il rejoint la montée directe depuis le puits de Cancel par le vallon de Sainte Marthe. Là il faut prendre le bord droit du vallon d'en face; le sentier vert descend doucement jusqu'au col de la Candelle où il arrive par une crête rocheuse. Ce carrefour est souvent encombré et il est conseillé de déjeuner avant ou après. La vue sur l'arête de Marseille, une escalade aérienne qui mène au sommet de la Candelle et qui constitue une des voies les plus classiques des Calanques, est une spectacle très esthétique surtout si une cordée est engagée dans la voie.

Pour aller de l'autre côté de la paroi, en face sud, il faut commencer par descendre sur la droite en direction de Morgiou. On suit sur quelques centaines de mètres le GR de la traversée des Calanques. Il y a de nombreuses traces et quand le chemin part résolument à l'horizontale vers Luminy, on trouve (difficilement) un sentier noir qui repart dans l'autre sens. Il revient vers la Candelle. Malgré l'absence de marque, c'est la trace qu'il faut suivre pour atteindre le couloir du Candelon. On y arrive par un passage équipé d'une chaîne en place. Si vous ne trouvez pas la chaîne c'est que vous n'êtes pas au bon niveau. On descend le couloir sur quelques dizaines de mètres pour s'échapper sur la gauche juste au dessous du pied de la Candelle. Par temps ensoleillé, venant du couloir à l'ombre, on débouche sur un flot de lumière.

On traverse alors sous la paroi de la Candelle. En serrant le pied des voies, on peut descendre par un des derniers grands éboulis encore praticable. Il part du milieu, au pied de la Centrale, et, sur une centaine de mètres, vous avez l'impression de skier dans des petits cailloux. Autrement on suit le sentier noir. Il y a deux ressauts à désescalader. Le premier n'offre aucune difficulté, mais le second, en traversée descendante sur la gauche, pourrait nécessiter un brin de corde ; il faut se regrouper sur la dernière marche avant de pouvoir descendre un pied dans la fissure. Arrivé au pied du muret, on suit alors une vire magnifique, aérienne, pour rejoindre le Val Vierge en son milieu face à la Concave, grande paroi creuse de 200 mètres de haut.

Quand on croise le sentier rouge qui parcourt le Val Vierge, on le remonte à peine pour prendre, sur la droite, le sentier noir qui conduit au col des Charbonniers. C'est une très belle montée sur une centaine mètres qui passe par la cheminée du CAF. Il y a un pas de 3 (niveau débutant en escalade) avant de rejoindre une traversée sur la gauche autrefois équipée d'une bonne chaîne. A la montée, on peut s'en passer, car le passage est sans vraie difficulté. Du col on remonte vers les petites lames au nord, par un sentier vert, commun avec le GR de la traversée des Calanques. Il faut s'en séparer quand celui-ci part en direction du col de la Candelle que l'on voit sur la gauche. En continuant jusqu'aux barres, le chemin vert amène au Cap Gros par une brèche dite des Escaliers. On arrive à un puits, dont l'eau captée est toujours fraîche.

Il n'y a plus qu'à suivre un large sentier carrossable qui se dirige vers l'ouest puis vers le nord en direction d'un gros cairn visible de loin. Il marque la descente dans le vallon de l'Herbe qui mène au puits de Cancel. Celui-ci est plein de pierres jetées, sec et clôt. Une traversée ascendante ramène au col Ricard d'où l'on remonte sur le pain de sucre. Il n'y a plus qu'à se laisser descendre vers le col de la Gineste.

Si l'on veut raccourcir la balade d'une bonne heure, on peut, du col de la Candelle, partir vers l'est, sur le GR ; on passe alors sous le cap Gros. Vu de dessous on voit surtout une longue fissure qui butte sur un petit toît triangulaire. C'est la voie du Plafond, dont on sort par la droite ; elle complète les enchaînements du Socle et de la Candelle pour les grimpeurs en mal de dénivelé. Le chemin passe au pied et il vaut mieux renoncer au premier sentier sur la gauche, marqué rouge, qui remonte un éboulis jusqu'au Saut du chat. Le détour par le tracé vert, qui remonte au Cap Gros sous les lames jusqu'aux escaliers, est préférable.

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Randonnée N°8 : Le Val Vierge et les corniches Paretti

Les lieux les plus sauvages. La boucle demande 5 heures. Pas de possibilité de baignade.

En partant de la Gineste, après le pain de sucre on arrive au col Ricard. Sur la gauche, le sentier descend jusqu'au puits de Cancel, fermé et à sec, que l'on atteint au bout d'une demi-heure. Un rocher abrupte d'une dizaine de mètres domine le puits. Un sentier marqué bleu part sur la gauche ; c'est la monté classique que nous emprunterons au retour. Il faut prendre sur la droite le vallon de Sainte Marthe et suivre pendant une demi-heure un sentier mal marqué de vert. Du plateau-sommet on traverse le large chemin qui vient du Puget pour aller au Cap Gros, et l'on descend lentement, sur le bord droit d'un vallon qui va s'élargissant. On atteint le col de la Candelle une heure trente après le départ de la Gineste. C'est l'un des plus beaux points de vue des Calanques : on voit en contrebas sur la droite, la Cap Morgiou et l'îlot du Torpilleur à l'entrée de Sugiton ; droit devant, c'est la face nord de la Grande Candelle, qui n'est haute que de 40 mètres ; elle est précédée de la petite lame du Candelon qui surplombe son couloir ; sur la gauche on est dominé par le Cap Gros dont la falaise est fendue par la voie du Plafond, reconnaissable à son petit toit triangulaire en butée d'une fissure rectiligne.

Il faut descendre sur la gauche au creux du vallon, entre Candelle et Cap Gros, et remonter sur son flan nord. Le chemin qui permet de descendre dans le Val Vierge, profonde dépression qui plonge vers la mer, part de la seconde terrasse au dessus du fond du vallon. La descente a l'air vertigineuse, mais il ne faut pas se laisser impressionner ; il y a de bons appuis partout et la partie raide est vite passée. Si l'on amène 10 m de corde on pourra installer une main courante ; elle est utile si l'on est accompagné d'enfants. Passée cette partie raide, la rampe est plus facile et descend vers la mer, le long de la face est de la Candelle. Peu après un passage sous un bloc coincé, on arrive au pied de la Concave, une paroi marron qui porte merveilleusement son nom. Même si une escalade facile permet de grimper au delà du milieu de la paroi, ne vous y engagez pas sans une solide expérience et le matériel nécessaire pour en sortir.

Prendre sur sa gauche un chemin peu ou prou horizontal qui traverse sous la Concave avant de contourner le pilier. C'est le sentier des corniches Paretti, le plus sauvage des endroits facilement accessibles des Calanques. Parvenu au dessus d'un caillou en forme de pain de sucre, l'Aiguille du Devenson, on s'arrête pour déjeuner. De là, on remonte sur 200 mètres un sentier marron qui ramène au col du Devenson ; compter une bonne demi-heure. Au départ une main courante en place fournit les prises pour les mains, alors qu'il y a de bonnes réglettes pour les pieds. Ce câble de 10 mètres permet de gagner sans difficulté le fond de la fissure puis le vallon dans lequel le sentier, assez raide, progresse. On arrive au sommet des falaises juste à l'ouest du cirque du Devenson, qu’'il faut aller voir si on ne le connaît déjà.

Des crêtes, on repart sur la gauche vers le sommet de la Concave et le Col des Charbonniers, d'où l'on peut apprécier le dénivelé parcouru, puisque l'on est au dessus du Val Vierge qu'on vient d'emprunter. Le sentier monte vers le cap Gros, vient buter sur des lames et passe, sur la gauche, par une brèche bien visible du dessous. Une dernière série de marches ombragées par les pins permet de la franchir. Au sommet on trouve un puits où s'accumulent les eaux captées alentour que l'on peut boire si necessaire. C'est la fin de la grande remontée qui depuis le pique-nique demande environ une heure trente.

Il ne reste plus qu'une heure de marche. D'abord sur le plateau, vers le nord, en direction d'un gros cairn qui marque la descente dans le vallon de l'Herbe. En fait de nombreux passages sont possibles ; le plus court est indiqué par un vieux poteau rouillé et un sentier bleu. Ce vallon de l'Herbe aboutit au puits de Cancel, toujours aussi sec. De là, on remonte doucement sur le col Ricard ; il faut remonter car le sentier tentateur sur la droite, qui permet de descendre encore, envoie dans le vallon de Chabran bien loin du point de départ. Du col Ricard, repasser le pain de sucre et redescendre sur le col de la Gineste.

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Randonnée N° 9 : Les crêtes du Devenson

Grande ambiance, déconseillée par grand vent. 4 heures

On part du parking de la Gardiole vers la droite, par l'ouest, sur la crête de l'Estret. Le large chemin monte progressivement et domine au loin la route de la Gineste. Au bout d'une demi heure on se trouve au sommet d'une petite falaise qui surplombe le vallon de Chabran sur la droite, alors que sur la gauche, un cairn invite à descendre vers le Vallon des Rampes. Si le Mistral souffle en rafales n'hésitez pas, c'est un raccourci qui permet d'éviter le blizzard. On se retrouve rapidement à l'abri et l'on a le choix entre le sentier de gauche, classique, qui descend le Vallon des Rampes jusqu'à la remontée du Vallon d'En Vau, ou le sentier de droite, moins marqué mais plus joli, qui traverse toutes les rampes, jusqu'au vallon des Charbonniers qui descend au puits de l'Oule.

Il faut continuer à monter régulièrement (pas plus de 200 mètres de dénivelé depuis le parking) en obliquant vers le sud, et sans emprunter les chemins qui descendent vers la gauche. On atteint le Cap Gros qui domine la mer et la Candelle, dont on ne voit que la face Nord peu imposante. On y trouve un puits avec une eau claire et potable que l'on peut puiser grâce à un sceau. En passant par une brèche suivie de quelques marches, on emprunte un sentier bleu. Il descend le long d'une lame de calcaire à l'abri du vent, lieu idéal pour le pique-nique.

De là, il faut descendre tout droit par un sentier marqué en vert qui laisse sur la droite la profonde dépression du Val Vierge. On atteint le col des Charbonniers où aboutit l'autre sentier qui permet de plonger dans le Val Vierge. On remonte tout droit sur le plus beau site des calanques, la crête du Devenson (qu'on ne prononcera pas à l'anglaise, si l'on ne veut pas passer pour un estranger du dehors).

Ces crêtes dominent une calanque du même nom au fond d'un cirque dont les parois font plus de 150 mètres. Il est bordé par deux tours : à l'ouest l'aiguille du Devenson dont la voie classique est une des ascensions les plus esthétiques des calanques - et de difficulté très raisonnable ; à l'est la Tour Save (évitez la prononciation anglaise, son nom est dû au premier grimpeur qui était de Beaurecueil, au pied de la montagne de Sainte Victoire) dont l'escalade est peu recommandable à cause du rocher pourri et de l'accès baragneux. Tout le long de la crête la vue est exceptionnelle. On suit lentement le bord de la falaise jusqu'à la descente dans la calanque de l'Essadon. Un chemin médiocre permet de gagner le bord de mer et si vous tenez à vous baigner c'est le seul point d'accès possible. Sinon on lui tourne le dos pour atteindre le puits de l'Oule qui est sec et plein de cailloux.

Un chemin sur la droite permet de descendre vers la calanque de l'Oule, mais ce n'est pas une calanque ; c'est un trou abrupt dans les rochers et il n'y a rien à voir. Il n'y a plus qu'à remonter le vallon de l'Oule surmonté sur la droite d'une grotte remarquable. Au fond du vallon, on a le choix : on prend sur la droite en laissant la trace principale remonter vers la gauche. Une fois parvenu sur le plateau, on chemine jusqu'à une trace bien marquée, en marron, qui continue tout droit alors que le sentier principal se dirige nord-est vers le vallon des rampes que l'on aperçoit. Vient une courte descente raide sur un vallon que l'on descend sur la droite jusqu'à sa jonction avec celui d'En-Vau. C'est ce dernier que l'on remonte, sur la gauche, par un sentier rendu récemment carrossable. A mi hauteur, une sentine abrupte sur le flan droit permet de couper un lacet. L'une comme l'autre arrivent à la maison forestière puis au parking.

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Randonnée N°10 : Les calanques de Cassis

Trois calanques typiques, promenade sans grand dénivelé, 3 heures.

Départ de Port Miou, la calanque aménagée en port de plaisance. La presqu'île offre les plus beaux points de vue, mais il faut gagner le fond de la calanque pour atteindre la rive nord-ouest. Pour partir, on passe sous la carrière qui n'est plus exploitée. Elle a tant griffé la paysage, qu'il vaut mieux regarder les bateaux et la falaise de la presqu'île en face. On enjambe la pointe Cacau (prononcer Cacao, à la portugaise) pour gagner la petite calanque de Port-Pin. Seuls quelques bateaux peuvent y mouiller ; en été les rochers sont couverts de baigneurs. Du fond de la calanque, le sentier balisé GR monte sur le plateau de Caldeiron. Du sommet, que l'on atteint en 3/4 d'heure depuis le départ, on domine En-Vau, la plus célèbre des calanques.

Le sentier de descente est marbré, tout autant que les voies d'escalade les plus classiques du lieu, à force d'être polies par les chaussures, tant qu'il devient dangereux si la roche est humide. Grâce à des poubelles nouvellement installées, l'endroit est propre ; il n'en a pas toujours été ainsi. En hiver la calanque est presque constamment à l'ombre. Si l'on souhaite s'y arrêter, on peut gagner une large plate forme ensoleillée au pied du Doigt de Dieu, un caillou facilement reconnaissable, coté nord. En été, cette ombre est un bienfait tant il peut y faire chaud par manque de vent. Les « promène-couillons » en provenance de Cassis y déposent, à grand renfort de boniment, leurs clients, sous les hués des grimpeurs qui autrefois n'hésitaient pas à jeter quelques cailloux dans l'eau pour faire taire les hauts parleurs. Maintenant, il y a beaucoup de grimpeurs nordiques qui n'ont pas à défendre les traditions locales. Il y a aussi des projets de mouillages équipés pour éviter que les bateaux ne jettent leur ancre ; en les relevant ils arrachent les herbiers de posidonies que Caulerpa taxifolia n'a pas encore réduit à la famine.

De là, le plus simple est de remonter le vallon d'En-Vau ; c'est un large chemin carrossable qui passe au pied de la Petite Aiguille, puis de la Grande Aiguille. Plusieurs sentiers permettent de remonter sur le plateau à main droite. Le premier se trouve un kilomètre après la plage, à l'occasion d'un virage à gauche très marqué. Mais si l'on préfère les montées tranquilles, il faut rester au fond du vallon. Au premier croisement il faut prendre l'embranchement de droite, le vallon de gauche allant vers le vallon des Rampes et la maison du garde forestier. Un kilomètre environ plus loin, au sortir d'un lacet à gauche, alors qu'on commence à apercevoir les crêtes toutes proches, il reste deux gros troncs de pins coupés à hauteur de siège. Un petit sentier bien empierré part sur le côté droit et amène en dix minutes au parking avancé par rapport à la Gardiole. C'est celui dont il vaut mieux se méfier si l'on veut garder toutes ses vitres ; surtout si l'on n'est pas immatriculé 13 mais suisse ou germanique.

De là on gagne l'auberge de Jeunesse de la Fontasse. Il faut compter une petite heure depuis En Vau. L'auberge n'est pas ouverte toute l'année ; on ne peut y garantir une boisson. Un bon chemin de descente ramène, en une demi heure, au fond de la calanque de Port Miou.

Le fond du vallon d'En-Vau est encaissé, à l'ombre et assez triste, une fois qu'on est sorti de la zone d'escalade. C'est pourquoi je conseille fortement une variante qui passe par le Belvédère d'En-Vau sur la gauche. Elle permet de pique-niquer sur un belvédère exceptionnellement beau. La montée est raide, sur 150 mètres de dénivelé, mais l'effort est largement récompensé par la vue. Pour monter il y a deux voies d'accès.
La première consiste à quitter le vallon très vite, juste après la Petite Aiguille, pour monter sur sa gauche à la brèche de Castelvieil. De là, le sentier tire sur la droite sur 30 mètres et amène au pied d'un tracé bleu. Il contient quelques passages d'escalade facile, c'est à dire qu'il faut sortir les mains des poches. D'ailleurs le plus délicat est le premier, donc vous pourrez juger. En plus, il doit sa relative difficulté au fait qu'il est patiné ; un mètre sur la gauche, on partira par des blocs plus raides, mais plus francs et quasi neufs.
La seconde reste plus longtemps dans le Vallon. On la quitte à hauteur de la Grande Aiguille, pour emprunter un éboulis rébarbatif marqué en bleu qui devient un sentier abrupt. Les marques se sont un peu effacées. Le sentier est déconseillé à la descente, donc peu pratiqué. Mais en montant il est toujours facile et arrive à une vingtaine de mètres du précédent.

A la montée, je conseillerai la première voie, parce que plus esthétique. De plus, à mi-hauteur de la partie escalade, il y a le Trou du Serpent. C'est un passage au travers de la paroi ! On se glisse dans une petite cavité où l'on marche à quatre pattes, sur cinq mètres, en direction de la fenêtre de sortie. Là, on débouche sur une petite plate forme d'où l'on a une vue unique sur la calanque de l'Oule. Mais à la descente, si on fait la boucle dans l'autre sens, je conseillerai la seconde voie qui n'offre, malgré ce qui est marqué au sommet du sentier, aucun danger. Ces inscriptions datent du dernier incendie sur le plateau qui avait couché les troncs d'arbre en travers du passage au point de le rendre difficilement praticable. Aujourd'hui il n'en est rien, surtout à la descente.

Après un pique-nique bien mérité, face à la calanque d'En Vau que l'on domine de 200 mètres ou face à l'envers de Castelvieil ou tout simplement face à la mer, on part au nord, sur le plateau, pour atteindre le col de l'Oule et sa citerne goudronnée. Il faut descendre sur la droite et, cinquante mètres plus loin, rester dans le fond du vallon sur la droite ; le sentier qui remonte en face permet de rejoindre directement la maison forestière de la Gardiole (c'est le chemin qu'on prend quand on revient des falaises du Devenson). On arrive presque à l'embranchement des deux vallons d'En Vau et il faut aller chercher celui de droite. On le remonte jusqu'aux deux bases de pins coupés indiquées précédemment. Du Belvédère d'En Vau jusqu'à l'auberge de la Fontasse, il faut compter une heure, le même temps que depuis En Vau. Cette variante ne prend donc qu'une demi heure de marche supplémentaire.

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